La 0G de retour avec sa technologie long range : de la théorie à la pratique
Comment seront gérées les villes de demain ? Les réseaux de capteurs des futures villes intelligentes nécessiteront t-ils une infrastructure réseau de plus en plus dense ? Faut il croire en la 0G?
Regardez tout autour de vous. Je suis quasiment sûr que vous n’allez pas mettre beaucoup de temps à trouver une antenne dédiée à la téléphonie mobile. Cette technologie qui vous oblige à avoir un abonnement et une carte SIM nécessite d’avoir un grand nombre d’antennes pour pouvoir couvrir le réseau. On peut donc douter que les infrastructures de téléphonie mobile puissent un jour équiper les réseaux de millions de capteurs.
Les alternatives:
Le réseau maillé consiste à avoir une série de capteurs qui, s’écoutant les uns les autres, peuvent faire passer les messages d’un voisin vers l’autre. Le but du jeu est de joindre un point A à un point B en passant par le chemin le plus court ou le plus rapide. Ces réseaux peuvent être performants mais sont énergivores car ils nécessitent une écoute quasi permanente du réseau par les capteurs. (Réseau mesh). Des travaux sont tout de même à l’étude pour améliorer les performances, notamment énergétiques (6Tisch et 802.15.5)
Le réseau en étoile via la 0G (versus 2G, 3G ou 4G) fait le pari que nous pouvons faire autrement pour gérer les réseaux de capteurs. La technologie Long Range offre de bonnes performances en terme de portée et permet donc de pouvoir utiliser des réseaux de type étoile.(Réseau Etoile). Seul un récepteur est à l’écoute de sa tribu de capteurs. De cette manière le capteur ne se réveille que lorsqu’il est nécessaire de le faire, simplement si une information est à transmettre.
Et maintenant, si nous partions en ballade ?
A force d’entendre que la portée des réseaux long range permettait des exploits, nous avons décidé de valider la chose par nous même. Nous avons donc placé un récepteur sur un point haut (110m) de la région de Rennes, situé à environ 15km du centre ville (sortie Laillée en direction de Nantes). Nous sommes partis avec un émetteur en direction de Rennes dans l’espoir de valider les performances de notre petite infrastructure. L’image ci-dessous renseigne sur l’itinéraire suivi ainsi que sur la topologie du terrain.
Topologie et itinéraire parcouru
L’image suivante permet de se rendre compte des différents points de mesure et de leur position par rapport à celle du récepteur (situé à 110m d’altitude). Lorsque le trait est rouge, la communication ne passe pas parce-que la topologie du terrain est bloquante; lorsqu’il est bleu, c’est bon.
Variation de l’altitude pendant le trajet
Les résultats sont assez bluffants. Nous avions parcouru presque 17km en direction de Rennes (dernier trait bleu dans l’image ci dessus, point numéro 30) et nous captions encore ! Petit bémol tout de même, la topologie du terrain joue un rôle important. En effet, le système n’était plus capable de fonctionner si la liaison entre l’émetteur et le récepteur devait traverser un matériau dense (CF traits rouges). Autrement dit, si vous pouvez tracer une ligne droite entre votre émetteur et le récepteur sans avoir à creuser un tunnel dans le sol et sans avoir à démolir les 10 bâtiments qui vous séparent du récepteur , c’est gagné !
Le pari des villes intelligentes de demain passera par ce genre d’infrastructure si et seulement si les réseaux sont déployés de manière intelligente, sur des points stratégiques, en hauteur. Les fournisseurs d’infrastructure Long Range, l’état et les régions ont donc leur rôle à jouer car ils sont les seuls à avoir des accès à ces points stratégiques.
Crédit photo: Coincoyote – flikr
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